CAISSES d'ARÉONEF
2017
Photographies de formats divers, produites entre 2014 et 2016, chacune encadrée en « caisse américaine », capture d'écran d'une publication FB et de ses commentaires, grande échelle de bois, tasseaux, murs.
Cette installation est née du croisement de plusieurs histoires (et son titre d'un croisement de jeux de mots).
En septembre 2014, j'ai eu le plaisir de participer au vide atelier nantais maintenant bien connu « L'Art est aux Nefs », autrement écrit « l'aréonef » pour les intimes.
Comme en témoigne la capture d'écran, mon stand (le deuxième de ma vie d'artiste photographe professionnelle) était très épuré.
J'avais fait ce choix, désirant laisser s'exprimer au maximum l'énergie de chaque photographie.
La plupart des autres exposants présentaient leurs productions de façon très serrée.
Ce contraste n'a apparemment pas été du goût de la personne organisatrice ayant laissé ce commentaire ironique sur ma publication FB.
Ce qui ne m'a pas empêchée de vivre un dimanche fructueux, avec de belles rencontres et un bon nombre de ventes..
À cette anecdote se rattachent toutes celles où tel.le ami.e ou telle personne visitant une exposition répand généreusement, sans qu'on ait eu besoin de lui demander, ses avis sur la façon de présenter les œuvres.
À cette dimension plutôt anecdotique de la vie d'artiste se rattache une autre qui l'est beaucoup moins.
Il s'agit de la dimension de notre survie économique.
Comment se fait-il que traînent encore dans les réserves de l'artiste autant de tirages de grande qualité (papier « fine art », encadrement « caisse américaine »), datant de 2014, 2015, 2016 ? Les œuvres ont-elles déplût ?
Non. Elles ont toutes reçues des compliments, suscité des émotions fortes et des regards admiratifs. Beaucoup de personnes s'étant approchées de ces photographies ont dit à leur autrice : « C'est beau, j'aime beaucoup votre travail. Bonne continuation ».
Ma situation n'est malheureusement pas exceptionnelle. La plupart de mes collègues connaissent la même chose.
Cette installation, sorte de manifeste ironique, vient interroger notre rapport à la matérialité des œuvres.
Question omniprésente de l'accrochage, au fond, pas anecdotique du tout (cf. l'Atelier Brancusi, ou la reproduction de l'exposition de 1915 de Malévitch au Salon Réalités Nouvelles de 2015).
Drame de l'exposition, où l'artiste donne sa vie, son temps, son travail, toujours plus gratuitement, pour un public et des diffuseurs qui veulent toujours plus de nouveautés, sans vouloir alléger l'artiste de l'ancien.
Et, dans le fil conducteur de mes installations photographiques ici, à l'Atelier Alain le Bras, mise en mouvement de la photographie.
2017
Photographies de formats divers, produites entre 2014 et 2016, chacune encadrée en « caisse américaine », capture d'écran d'une publication FB et de ses commentaires, grande échelle de bois, tasseaux, murs.
Cette installation est née du croisement de plusieurs histoires (et son titre d'un croisement de jeux de mots).
En septembre 2014, j'ai eu le plaisir de participer au vide atelier nantais maintenant bien connu « L'Art est aux Nefs », autrement écrit « l'aréonef » pour les intimes.
Comme en témoigne la capture d'écran, mon stand (le deuxième de ma vie d'artiste photographe professionnelle) était très épuré.
J'avais fait ce choix, désirant laisser s'exprimer au maximum l'énergie de chaque photographie.
La plupart des autres exposants présentaient leurs productions de façon très serrée.
Ce contraste n'a apparemment pas été du goût de la personne organisatrice ayant laissé ce commentaire ironique sur ma publication FB.
Ce qui ne m'a pas empêchée de vivre un dimanche fructueux, avec de belles rencontres et un bon nombre de ventes..
À cette anecdote se rattachent toutes celles où tel.le ami.e ou telle personne visitant une exposition répand généreusement, sans qu'on ait eu besoin de lui demander, ses avis sur la façon de présenter les œuvres.
À cette dimension plutôt anecdotique de la vie d'artiste se rattache une autre qui l'est beaucoup moins.
Il s'agit de la dimension de notre survie économique.
Comment se fait-il que traînent encore dans les réserves de l'artiste autant de tirages de grande qualité (papier « fine art », encadrement « caisse américaine »), datant de 2014, 2015, 2016 ? Les œuvres ont-elles déplût ?
Non. Elles ont toutes reçues des compliments, suscité des émotions fortes et des regards admiratifs. Beaucoup de personnes s'étant approchées de ces photographies ont dit à leur autrice : « C'est beau, j'aime beaucoup votre travail. Bonne continuation ».
Ma situation n'est malheureusement pas exceptionnelle. La plupart de mes collègues connaissent la même chose.
Cette installation, sorte de manifeste ironique, vient interroger notre rapport à la matérialité des œuvres.
Question omniprésente de l'accrochage, au fond, pas anecdotique du tout (cf. l'Atelier Brancusi, ou la reproduction de l'exposition de 1915 de Malévitch au Salon Réalités Nouvelles de 2015).
Drame de l'exposition, où l'artiste donne sa vie, son temps, son travail, toujours plus gratuitement, pour un public et des diffuseurs qui veulent toujours plus de nouveautés, sans vouloir alléger l'artiste de l'ancien.
Et, dans le fil conducteur de mes installations photographiques ici, à l'Atelier Alain le Bras, mise en mouvement de la photographie.